Récits de vie

Emile, un poilu d’Orient

Lundi dernier nous avons célébré l’armistice du 11 novembre. Une date qui me renvoie à l’histoire d’Emile, le père d’Huguette dont j’ai rédigé le récit de vie.

Emile, qui appartenait à la classe 1917, avait rejoint l’armée d’Orient dans les Balkans en mai 1918.

Pour lui le 11 novembre ne signifia pas le retour au foyer.

Il dut attendre jusqu’en octobre 1919 pour cela, doté de la généreuse somme de 6 francs versée au titre des frais de déplacement.

C’est son livret de guerre, conservé par sa fille, qui nous livre tous ces éléments. Ce document, plus que centenaire, je l’ai feuilleté avec précaution et respect.

C’est son livret militaire, conservé par sa fille, qui nous livre tous ces éléments. Ce document, plus que centenaire, je l’ai feuilleté avec précaution et respect.

Témoin fragile de jours d’horreur, de souvenirs effroyables.

Car Emile avait bien failli ne pas revenir…

Un bateau coulé,

Une eau glacée,

Un homme ne sachant pas nager, accroché aux débris de l’embarcation,

Et l’impuissance à sauver des camarades épuisés qui lâchent prise…

Témoin de la fragilité d’une vie et d’une histoire qui aurait pu s’arrêter là.

Le récit de vie d’Huguette que j’aurai pu ne jamais écrire.

Emile parla peu de la guerre à sa fille.

Il se contenta d’accrocher au-dessus de la porte de son salon, la reproduction d’un bateau de guerre.

Probablement sa façon à lui de faire un pied de nez à la faucheuse qui l’avait loupé ce jour-là mais aussi de rendre hommage à ceux de ses camarades qui n’étaient pas revenus de l’enfer de la guerre.

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